Figure-vous que la Seine, ce vieux fleuve interdit à la baignade depuis 1923, va accueillir les épreuves olympiques de natation en eau libre ! Tony Estanguet et la maire de Paris y ont même fait trempette pour nous rassurer. Mais est-ce vraiment sans danger ? Les microbiologistes font la grimace. Qu’en pensez-vous ?
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Un siècle d’interdiction balayé d’un coup de crawl
C’était il y a plus de 100 ans. En 1923 précisément. La Seine, jugée trop polluée, devenait officiellement « non baignable ». Depuis, ce fleuve mythique s’est contenté de porter bateaux-mouches et déchets en tout genre.
Et puis sont arrivés les JO 2024. Un projet fou a germé : réhabiliter la Seine pour y faire nager les athlètes olympiques. Des travaux colossaux ont été entrepris. Des milliards d’euros investis. Des systèmes d’assainissement révolutionnaires installés.
Pour marquer le coup, vous avez peut-être vu cette scène surréaliste mi-juillet : la maire de Paris et Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO, qui se jettent à l’eau. Une baignade symbolique censée nous dire : « Voyez, c’est propre ! »
Les experts restent sur la rive
Les scientifiques, eux, font moins les fiers. Françoise Lucas, microbiologiste spécialiste de l’environnement, ne mâche pas ses mots : le risque zéro n’existe pas. Surtout quand il pleut et que les égouts débordent…
Elle évoque notamment :
- La leptospirose (transmise par l’urine des rats)
- La typhoïde (une infection bactérienne grave)
- La légionellose (qui peut provoquer une pneumonie sévère)
- Des bactéries comme E. coli qui vous garantissent une gastro mémorable
Sans parler des conjonctivites et des problèmes de peau. Charmant programme, n’est-ce pas ?
Nager dans la Seine : mode d’emploi pour les téméraires
Précautions à prendre | Risques potentiels | Que faire en cas de problème |
---|---|---|
Éviter toute blessure ouverte | Infections bactériennes | Consulter rapidement un médecin |
Se rincer immédiatement après | Problèmes dermatologiques | Tests de dépistage si symptômes |
Ne pas avaler d’eau | Gastro-entérites | Traitement généralement remboursé |
Saviez-vous que les nageurs britanniques participant aux JO ne font pas les choses à moitié ? Leur fédération a prévu vaccination contre la typhoïde et l’hépatite A, suivie d’une bonne dose d’antibiotiques après l’épreuve. Ça fait réfléchir, non ?
Après les JO, à votre tour ?
Car oui, le projet ne s’arrête pas aux Jeux. Dès l’été prochain, trois sites officiels de baignade devraient ouvrir leurs pontons au public. Je vous imagine déjà en maillot, hésitant entre un plongeon dans la Seine et un bain de foule à Paris Plage…
La qualité de l’eau sera surveillée quotidiennement, nous promet-on. Mais entre nous, après une bonne averse qui lessivera les rues parisiennes directement dans le fleuve, peut-être vaudra-t-il mieux reporter sa baignade. Vous voyez ce que je veux dire ?
Les travaux d’assainissement réalisés sont néanmoins impressionnants, comme l’explique en détail l’INSEE dans son rapport sur la qualité des eaux en Île-de-France. On est loin de l’époque où la Seine était considérée comme un égout à ciel ouvert.
Le grand retour d’une tradition parisienne
Cette histoire est finalement celle d’un retour aux sources. Avant 1923, les Parisiens se baignaient régulièrement dans la Seine. On y organisait même des compétitions de natation populaires.
Alors, cette réouverture, c’est une avancée écologique majeure ou un coup de com’ olympique ? Probablement un peu des deux. Mais bon, soyons honnêtes, qui n’a jamais rêvé de faire quelques brasses avec Notre-Dame en toile de fond ?
Moi, je vais peut-être attendre encore quelques années que la qualité de l’eau s’améliore davantage. Et vous, seriez-vous prêt à plonger dans la Seine dès l’été prochain, ou préférez-vous laisser les plus courageux essuyer les plâtres… et les bactéries ?