Figure-vous que la France bat un record dont elle se passerait bien : celui du taux d’incidence du cancer du sein le plus élevé au monde. Avec 105,4 cas pour 100 000 femmes selon le Centre international de recherche sur le cancer, nous sommes loin devant les États-Unis ou l’Italie. Comment expliquer ce triste leadership? Et que faire face à cette réalité sanitaire préoccupante?
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Un phénomène qui dépasse le simple dépistage
J’ai longtemps pensé, comme beaucoup, que notre système de santé étant performant, nous détections simplement plus de cancers. Erreur! Moins de la moitié des Françaises participent aux campagnes de dépistage organisé. Le surdépistage n’explique donc pas notre première place mondiale.
Les chiffres donnent le vertige. Comparons un peu :
Pays | Taux d’incidence (pour 100 000 femmes) |
---|---|
France | 105,4 |
États-Unis | 95,9 |
Italie | 87 |
Chine | 33 |
Face à cette situation, les députés ont récemment adopté une proposition de loi pour garantir la couverture intégrale des soins liés à cette maladie. Une avancée nécessaire quand on sait le coût que représentent consultations, examens, traitements et dépassements d’honoraires.
Mais pourquoi les Françaises sont-elles plus touchées?
Les facteurs de risque? Ils sont multiples et parfois très « français ». Laissez-moi vous éclairer.
D’abord, il y a le tabac. Entre nous, les Françaises comptent parmi les plus grandes fumeuses d’Europe. Pas terrible pour les poumons, on le sait… mais le sein aussi en souffre.
Ensuite, parlons de notre rapport à l’alcool. Le vin au repas, l’apéro entre amis… Ces habitudes culturelles ont malheureusement un revers médical bien documenté pour le cancer du sein.
Et puis il y a ces fameux perturbateurs endocriniens. Ils sont partout! Dans nos cosmétiques – et Dieu sait si l’industrie française est puissante dans ce domaine – dans les plastiques, les pesticides… Ces substances sont soupçonnées de dérégler notre système hormonal et d’augmenter significativement le risque de cancer mammaire.
Une lueur d’espoir malgré tout
Bon, soyons honnêtes, tout n’est pas noir. Malgré cette forte incidence, la mortalité liée au cancer du sein diminue constamment en France. Environ 12 000 décès sont recensés chaque année, soit un taux de 17 pour 100 000. Les progrès thérapeutiques font leur œuvre.
Vous savez ce qui me frappe? Notre paradoxe national: leader mondial des cas, mais des avancées remarquables dans le traitement. C’est comme si nous étions excellents pour soigner un mal que nous n’arrivons pas à prévenir.
Quelles pistes pour l’avenir?
La prévention reste le nerf de la guerre. Régulièrement, je discute avec des amies qui me disent avoir modifié leurs habitudes: moins d’alcool, arrêt du tabac, vigilance sur les cosmétiques et produits du quotidien.
Les campagnes de sensibilisation jouent aussi un rôle crucial. Octobre rose n’est pas qu’une mode, c’est un rendez-vous de santé publique essentiel qui permet de rappeler l’importance du dépistage précoce.
Et vous, quand avez-vous fait votre dernière mammographie? Ce simple examen peut littéralement sauver des vies. Le cancer du sein, détecté tôt, se guérit dans plus de 90% des cas.
Au-delà des statistiques, des femmes et des vies
Ce qui me touche dans cette histoire, c’est qu’au-delà des chiffres, il y a des visages, des parcours, des combats. Chacune de ces 105,4 femmes sur 100 000 est une histoire singulière, un défi personnel face à la maladie.
Alors que pouvons-nous faire, collectivement, pour inverser cette tendance? Comment transformer notre expertise en matière de traitement en excellence dans la prévention? La réponse est sans doute dans nos habitudes de vie, notre rapport à la santé préventive et notre capacité à faire évoluer notre environnement toxique.