Figure-vous que le gouvernement, confronté à un déficit abyssal de la Sécurité sociale, resserre encore la vis. Après la franchise médicale en mars, c’est maintenant au tour du reste à charge de doubler. Vous vous demandez comment cela va impacter vos consultations médicales ? Accrochez-vous, ça va piquer plus fort que la piqûre du vaccin.
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La facture s’alourdit : quand consulter son médecin coûtera plus cher
C’est officiel. L’Assurance maladie l’a annoncé le 16 avril dernier : le reste à charge va passer de 1 à 2 euros dès le 15 mai. Oui, vous avez bien lu. Deux petits euros qui s’ajouteront à chaque consultation. On pourrait hausser les épaules et se dire que ce n’est pas grand-chose. Sauf que…
Cette augmentation arrive même avec une légère avance sur le calendrier prévu, puisqu’elle devait initialement s’appliquer en juin. On dirait presque que Bercy est pressé de remplir les caisses, vous ne trouvez pas ?
Le grand plan d’économies sur notre santé
Bon, soyons honnêtes, cette hausse s’inscrit dans une stratégie plus large d’économies budgétaires. J’ai récemment discuté avec un médecin généraliste qui me confiait : « Les patients commencent déjà à faire leurs calculs avant de venir me voir, certains repoussent leurs consultations. » C’est précisément ce que craignent les associations de patients et certains professionnels de santé – que l’accès aux soins devienne une question de portefeuille plutôt que de nécessité médicale.
Cette mesure est en fait le second acte d’un plan d’économies plus large sur le système de santé. Le premier acte ? Le doublement de la franchise médicale, entré en vigueur le 31 mars dernier.
Récapitulatif des franchises médicales déjà en place
Type de soin | Franchise avant le 31 mars | Franchise après le 31 mars |
---|---|---|
Médicaments (par boîte) | 0,50 € | 1 € |
Actes paramédicaux (par acte) | 0,50 € | 1 € |
Transports sanitaires (par trajet) | 2 € | 4 € |
Petite précision qui a son importance : ces franchises s’appliquent à chaque acte ou chaque boîte de médicaments. Imaginez que vous sortez de chez le pharmacien avec trois boîtes différentes – boum, c’est 3 euros de franchise qui s’envolent ! De quoi vous faire hésiter la prochaine fois que votre médecin vous prescrira plusieurs médicaments, n’est-ce pas ?
Des plafonds pour limiter la casse
Heureusement, tout n’est pas noir dans ce tableau. Des plafonds ont été mis en place pour éviter que la facture ne devienne astronomique pour ceux qui ont besoin de soins réguliers :
- 4 euros maximum par jour pour les actes médicaux
- 8 euros maximum par jour pour les transports sanitaires
- Et surtout, un plafond annuel de 50 euros par personne, tous frais confondus
Ce dernier plafond n’a pas bougé, et c’est probablement la seule bonne nouvelle dans cette histoire. Il permet de protéger les malades chroniques qui, sinon, seraient les premiers pénalisés par ces mesures. J’ai une amie atteinte de sclérose en plaques qui m’avouait : « Je vais atteindre ce plafond en quatre mois, mais au moins je sais qu’après, je serai tranquille. »
Qui paie réellement ces augmentations ?
En théorie, votre complémentaire santé pourrait prendre en charge ces franchises et participations forfaitaires. En pratique, comme l’explique le site de l’Assurance Maladie, la loi interdit justement leur remboursement par les mutuelles. C’est donc bien votre portefeuille qui va trinquer directement.
Et pour ceux qui pensent pouvoir y échapper, sachez que même si vous ne payez pas ces sommes directement chez le médecin ou à la pharmacie, elles sont prélevées automatiquement sur vos remboursements ultérieurs. La Sécu a tout prévu !
Les exceptions à connaître absolument
Certaines personnes restent tout de même protégées de ces hausses :
- Les femmes enceintes (à partir du 6ème mois de grossesse)
- Les nouveau-nés (jusqu’à 30 jours)
- Les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) ou de l’Aide Médicale d’État
- Les victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles
Si vous faites partie de ces catégories, vous pouvez souffler un peu.
Et après ? Vers d’autres hausses ?
Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais vu l’état des finances publiques, il serait naïf de penser que ces deux mesures seront les dernières. D’autres ajustements pourraient suivre dans les mois ou années à venir.
La santé, ce bien précieux que nous pensions tous sanctuarisé, devient progressivement un poste budgétaire comme un autre, soumis aux coupes et aux restrictions. C’est un peu comme si on nous disait : « Vous voulez être soigné ? D’accord, mais ça va vous coûter un peu plus cher chaque année. »
Alors, on fait quoi maintenant ?
Face à ces hausses, vous vous demandez peut-être comment adapter votre budget santé. Est-ce vraiment le moment de renoncer à des soins pour économiser quelques euros ? Ou au contraire, est-ce l’occasion de repenser nos priorités collectives en matière de santé publique ? Après tout, n’est-ce pas dans les moments difficiles qu’on reconnaît la vraie valeur de notre système de protection sociale ?